On a toutes rêvé avec ses copines de travailler un jour ensemble… Dans un bureau rose et blanc, avec des escarpins et des sacs partout (bon ok revenons au sujet).
Il y a cette amitié qui se crée au travail et puis il y a cette amitié qu’on amène au bureau.
Si la première vous la connaissez tous, la deuxième est moins évidente.
Fin de l’été, il est urgent de trouver une nouvelle recrue pour quelques semaines au sein de la start-up qui m’emploie. Sollicité depuis plusieurs semaines, mon cerveau trouve cette idée lumineuse au petit matin sur l’avenue des Gobelins: et si je proposais une de mes amies?
Une de ces jeunes diplômée en droit comme moi à qui personne n’a souhaité offrir sa chance. Quelques semaines ce n’est pas énorme mais c’est déjà ça. Mon amie accepte, on me fait confiance et tout s’enchaîne: deux semaines après elle arrive au bureau. Pas le temps de lui faire un débrief, je lui laisse la surprise.
Perchée sur mes escarpins vernis, je retrouve au travail celle qui est mon amie depuis près de dix ans. Entre stress et excitation, tout se bouscule dans ma tête.
Une règle pour nous préserver: ne pas révéler cette amitié.
Le midi je déjeune sans elle et dehors avec mon chouchou, puis avec ma super demi-collègue. Mon quotidien reste le même avec beaucoup de sourires en plus.
Mais quand la miss fait des boulettes, je m’en veux et on me dit qu’il en est de ma responsabilité… On est toujours plus dur avec ceux qu’on connait… Tout ça tout ça… Et si j’avais eu une mauvaise idée?
Ce sentiment s’est encore plus développé lorsque vint le temps où professionnellement il m’a été demandé de la tester.
Objectif: manager une de ses meilleures amies
Résultat: bel échec, et puis on recommence, et enfin tout commence à prendre forme
Quand on me demande mon avis pro sur elle, je ne valide pas, et je lui dis. Puis je m’en veux, c’est mon amie. On me sollicite à nouveau, et prise de regrets et consciente de ses progrès, j’exprime un avis positif. C’est celui-ci qui sera retenu pour la suite.
Une complicité au travail qui commence à bousculer les neurones de certains. Viennent les recherches sur nos vies perso, et puis les commérages, dans le dos toujours, jamais en face (parcequedetoutefaconmemesitumedemandesjeteraconteraicequejeveux).
Pas fan des projecteurs, ce comportement m’exaspère: « vous êtes contentes vous allez travailler encore plus ensemble »… Hum, oui et? Tu veux me faire dire quelque chose?
Et oui, détrompez-vous les histoires de fesses ne sont pas les seules à faire parler.
Pas de concurrence entre nous, pas d’esprit malsain, je crois en elle et encore plus en notre amitié. Vous ne pouvez pas tester près de 8 ans de complicité. Nous avons une force que même avec beaucoup de persévérance vous n’aurez jamais, simplement parce que vous êtes collègues, chose que malgré tout nous ne pourrons que continuer à simuler.
Effectivement, je ne crois pas possible la transformation d’une histoire d’amitié en simple relation professionnelle.
Dans mes rêves à moi, je travaillais avec mes amies. Alors aujourd’hui – et même si ce n’est pas toujours évident, et même si nos bureaux ne sont pas rose et blanc – je remercie cette petite société de m’offrir un bout d’utopie.